Depuis, mon dernier article, il faut dire qu’il y a eu du mouvement ! Je vous écris actuellement depuis Whitianga (région de Coromandel, checkez sur une carte de zobs). Mais pour arriver jusque là, le chemin a été long, amusant, parfois fastidieux (souvent en réalité), surprenant, exaltant et surtout très diversifé ! Prenez vous un café ou une bière, selon l’heure à laquelle vous me lisez et venez avec moi parcourir ces derniers jours, c’était intense ! Personnellement, je suis en jour de pause, en mode baleine échouée sur mon lit, vous comprendrez bien vite pourquoi.
J’ai donc passé mes deux derniers jours chez Lada & Scott. Le temps n’était pas toujours au rendez-vous mais les activités s’enchaînaient, parmi mes quelques 150 nouveaux animaux de compagnie (même après 4 jours passés là bas, je découvrais encore l’existence de nouvelles espèces sur le terrain que j’occupais). Entre le nettoyage du box des chevaux, le jardinage et les tours en Quad pour courir après les vaches (plus pratique qu’en pleine nuit à pied comme quelques jours auparavant dans mon ancien lieu de vie), j’avais malgré tout pas mal de temps libre pour vaguer à mes occupations campagnardes. Les discussions avec Lada se multipliaient, je tentais de lui apprendre quelques mots en français et elle me partageait ses expériences passées de globe trotteuse. Très instructif. Le meilleur guide de voyage que vous pouvez avoir est sans aucun doute ce qui s’émane de gens que vous rencontrez. Ils vont dévoileront ce que les bouquins ne disent pas et/ou ce qui est écrit toujours en bas de page en tout petit.
Je retiendrais de cette famille beaucoup de belles choses, mais n’idéalisons pas trop tout de même, certains événements peuvent littéralement vous retourner le coeur/l’estomac. Dans un esprit de bienveillance, Lada & Scott avaient décidé de nous « préparer » un spaget bolo pour le dernier soir (j’avais terriblement envie de pâtes, et j’avais la veille préparé pour tout le monde mon crumble poires chocolat, dédicasse à Fanny 🙂 )
J’étais pleine d’espoirs avant ce futur repas. Croyez moi, vous redescendez très vite quitte à finir à plat ventre par terre. Bref, un point solide et important à savoir sur la Nouvelle Zélande ou plutôt sur ses habitants, la cuisine, c’est vraiment vraiment pas leur truc. J’ai donc mangé le plus dégueulasse spaget de ma vie et aurais tout donné à ce moment là pour avoir même seulement l’attirant pot de sauce qu’on achetait en intendance de camp scout ! Ils n’ont définitivement pas non plus le goût à prendre le temps de profiter de bons repas (impossible vu que de toute façon ce n’est pas bon), et vous avez à peine fini votre assiette, que la plupart des gens autour de vous sont déjà sortis de table. Je vous passe le poisson fraîchement pêché, complètement gâché par l’oeuf et la sauce carbonnade « faite maison » de Scott rajoutés par dessus ou les toast carbonisés de la veille.
11 octobre
Après ces quelques dernières expériences, il était venu le temps pour moi de leur dire au revoir. Lorsque vous arrivez, les néo-zélandais vous serreront toujours la main (jamais la bise, ô grand jamais!) et en repartant vous aurez droit à votre méga hug qui vous rend déjà nostalgique avant même d’être partie.
Une grosse demi heure de marche plus tard, je rencontrais Bobiii qui accepta de me prendre en stop jusqu’à quasi ma destination finale de la journée, quelle veine ! N’ayez cependant jamais de rendez-vous quand vous faites du stop, vous n’êtes jamais à l’abri d’un ou plusieurs arrêt(s) en tout genre, en l’occurrence ici parmi des dizaines de centaines d’abeilles. On en apprend tous les jours et ce jour là c’était cours d’apiculture intensif (en tentant naïvement de me tenir un peu à l’écart). Bobi me répétait que je ne devais pas m’inquiéter, aujourd’hui les abeilles étaient de bonne humeur, il parait que ça varie en fonction du temps. Super, me voila bien rassurée !
Plus de 80km plus haut, après une glace offerte sur la plage et une pause café dans le bureau du magasin de vente de miel de Bobi et de toute sa clique, je reprenais donc ma route vers Ahipara. Il ne me restait qu’une petite vingtaine de kilomètres jusqu’à mon auberge et encore chance pour moi, suite à ma pause avocat sur le bord de la route, j’ai rencontré Jo. Youkou de souche, l’esprit ouvert et du genre je-conduis-pieds-nus-dans-ma-voiture-vivante-qui-déborde-d’affaires-en-tout-genre-en-écoutant-du-Bob-Marley (pas d’application de stéréotype, c’est la pure vérité ! ). Pas besoin de préciser que le feeling est très rapidement passé entre nous. Moi je pouvais être pieds nus, j’avais gagné ma journée. Cette fille était complètement barrée mais juste géniale. Elle a donc réussi à m’entraîner pour une petit plongeon dans l’océan (première baignade pour moi en Nouvelle Zélande, et croyez moi l’eau est vraiment glacée!). Après cette activité aquatique, certes très amusante mais qui m’avait complètement gelé le cerveau, je suis enfin arrivée à mon auberge. Rien à voir avec le dortoir badant d’Auckland, pour le même prix, vous avez une chambre chaleureuse, une vue imprenable sur la plage d’Ahipara, des compagnons un peu plus fun, une soirée autour du barbecue et tout ce qui s’en suit.
12 octobre
Exploration du Cap Reinga. Lever matinal pour rejoindre la pointe de la Nouvelle Zélande en mode touriste. Ce jour là, pas de trajet à l’arrache, j’avais choisi de m’accorder une pause en m’offrant le tour en bus pour la journée. Entre la ville la plus au Nord (Kaitaia) et le Cap, vous avez quelques 150km de routes sinueuses peu fréquentées, pour le coup, j’étais contente de pas attendre sur le bord de la route.
J’ai rapidement sociabilisé avec mon compagnon de voyage de la journée, Roger, un allemand qui voyageait comme moi. Il avait pas du tout une tête à s’appeler Roger, maigrelet, roux, voix roque, un mélange assez bizarre d’ailleurs. Compte tenu du temps un peu catastrophique du début de journée, j’ai failli tenter la blague « Roger, it’s raining again ? » (cfr Roger Hodgson, Supertram, pour les incultes) histoire d’enclencher la conversation mais me suis abstenue au risque de perdre mon nouvel ami.
Il y a définitivement des allemands partout en Nouvelle Zélande, d’ailleurs la plupart du temps les locaux pensent que je viens de là bas. Non, non, je suis belge. Je peux imaginer que vous ne connaissiez pas ce tout petit pays, mais il existe bien. J’ai déjà du la placer facilement une dizaine de fois sur la carte et je ne sais pas pourquoi, les gens ont toujours l’air de faire une découverte déboussolante.
Sur la route, nous nous sommes arrêtés deux fois dans la matinée ;
La première pour admirer la réputée « Ninety Mile beach ». En réalité, elle ne fait pas 90miles, mais 56 et donc plus ou moins 90km. Merci d’être passée pour la seconde culturelle de la journée ! Tu ne peux définitivement pas voir la fin de cette magnifique plage. On a roulé un bon vingt minutes dessus et n’en n’avons parcouru qu’une toute petite partie, juste à la limite mais vraiment la limite des premières vagues. « Heu monsieur, il faut sous-marin ton bus ? »
La deuxième fois pour pratiquer un sport, dont je ne connaissais pas du tout l’existence, le « sand boarding ». C’est sûr, c’est pas à le mer du nord que tu vas faire de la glisse sur des dunes. Ces dunes étaient géantes, on aurait plus dit le début d’un désert mais avec de l’eau et des arbres autour, du coup c’est pas vraiment un désert mais bon vous avez saisi l’idée. Je pense que normalement, il y a moyen d’être debout sur la planche mais à mon avis la version touriste ne comprend que la façon « position horizontale » de la pratique.
Après cette activité quelque peu casse-gueule « ouaaai je surfe sur les dunes c’est trop bien, Ooh bad » j’ai pas freiné, j’atterris plat ventre dans la flotte, on est donc reparti sur la route qui menait au Cap.
Tu vois le Cap Gris-Nez, Cap Blanc-nez, comment c’est beau ? Hé ben c’est pas du tout comme ça.
Non, plus sérieusement, une fois arrivés à pied jusqu’au phare, ma bande d’allemands et moi (oui parce qu’en fait, tu ne le soupçonnes pas mais un allemand en cache toujours un autre), tu te retrouves, toi tout petit humain face à l’immensité déconcertante de l’océan qui t’entoure presque complètement. C’est indescriptible. Chacun prend le temps de respirer, d’admirer en silence, de juste poser son regard sur cette eau à perte de vue, dont se dégage une force que tu peux sentir jusqu’au bout de tes orteils. Tu es là, juste au milieu de la jonction entre la mer de Tasman (à l’ouest) et l’océan pacifique (à l’est). Je me suis sentie si perdue et à la bonne place à la fois. C’était mon moment préféré de la journée. Nous avons repris le bus pour redescendre jusqu’au camping, en s’arrêtant une dernière fois pour une courte randonnée à travers l’ancien royaume d’arbres Kauri.
Oh j’ai presque failli oublié le lunch du midi ! Ha ben non, en fait y rien à dire, c’était dégeu.
Ma soirée était plutôt posée, petite ballade sur la plage d’Ahipara avec mes dernières connaissances et au dodo parce que le lendemain était le début d’une longue épopée de deux jours. Et je vous l’assure, c’était vraiment une « aventure ». Le genre de galère qui t’est pas encore vraiment arrivée mais que inconsciemment, tu sens étrangement venir. Comme un présentiment dû à cette petite voix qui te dit dans ta tête « t’as eu un peu beaucoup trop de bol pour l’instant ».
Histoire que vous suiviez quelque chose à propos de ma position géographique passée et actuelle ainsi que du chemin que j’ai, très intelligemment pensé notons le bien, pris pour redescendre le nord, rendez-vous au prochain article si vous en avez encore le courage !
Merde, j’ai tellement ri à la lecture de cet article <3
Merci pour ce témoignage tellement authentique qui.il ferait pâlir d’envie les rédacteurs du guide du routard ! Moi je rêve tranquille au coin du feu et j’imagine la suite de tes aventures… Contente que tes attentes soient comblées, bisous
J’adore la façon dont tu écris !
T’es très spontanée et tellement toi !
EncoOore stp ?
❤️
Vivement le prochain épisode ! Très « cool » à lire, bonne continuation ?⭐️