Je ne sais plus très bien où j’en étais à l’étape de mon dernier article et il faut dire que je commence à écrire celui-ci du fin fond de mon lit douillet dans le van en supposant pouvoir le poster bientôt en ligne ! J’entame actuellement ma sixième semaine de voyage Pendant le courant de la semaine passée, lors de mon séjour à Whitianga, j’ai donc rencontré Lison, une fille avec qui j’ai sympathisé plutôt très rapidement. Quelques bières sur la plage plus tard après avoir fait connaissance depuis même pas deux heures, nous étions donc déjà lancé dans un potentiel plan de roadtrip ensemble pour la suite. Les deux jours qui ont suivi ont donc été remplis de préparatifs en tout genre au Eggsentric café (l’endroit où travaillait Lison à ce moment là), de l’autre côté du ferry pour moi. Notre recherche/réservation de van a été plutôt périlleuse, ou du moins moins facile que ce que nous pensions, encore un peu innocentes à ce moment là et probablement aveuglées par l’excitation de partir d’avantage « à l’aventure ». Les quelques réalités pragmatiques nous ont donc rapidement rattrapées. Genre, on est les seules meufs à penser que louer un van pour 4 jours plus tard en Nouvelle Zélande est chose facile. Après un peu d’acharnement et de demandes empreintes d’une détermination plus que non dissimulée, ça y était, nous avions notre Lulu (lulu étant notre ancêtre toyota plutôt bien équipée qui nous sert actuellement de moyen de déplacement/logement et de lieu de vie permanent).
C’est donc près de trois jours plus tard, après encore quelques journées bien chargées dans la région du Coromandel (ballade en tout genre avec d’autres voyageurs rencontrés en chemin, match de rugby en PUB, soirées posées avec mes chinoises collocs, etc) que nous avons entamé notre chemin vers Auckland (malheureusement il nous fallait remonter pour aller chercher notre petit trésor). Le voyage en stop ne fut pas très compliqué, voire même presque trop facile par rapport à ce que j’avais déjà connu auparavant. Après une ou deux rencontres plutôt sympas avec nos conducteurs du jour, nous avons donc pu intégrer notre nouvelle habitation !
Première destination de ce lundi: Raglan, petit village réputé pour le surf. Plutôt tranquille et sur-habitée de surfeurs. Notre premier apéro du jour en a témoigné, à sept heures du soir, l’océan était encore animés de vagues dignes d’être prises à la volée (je parle des surfeurs que l’on regardait et non de nous affalées sur le sable avec nos tasses de vin. Notre stop pour notre première nuit n’a pas été trop compliquée à trouver et la vie au petit dej nous avais plutôt mises de bonne humeur.
L’avantage de notre mentalité optimiste de voyage facilite les choses ainsi que la perspective que l’on se fait de la journée qui arrive, le désavantage est que être positives, c’est bien mais être réalistes c’est mieux ! Tenter de tenir debout sur une planche de surf un jour de drache ne constitue pas une occasion immanquable de se prendre au jeu. Encore émerveillées comme des gamines à qui on donne un nouveau jouet tant attendu à Noël, on s’est dit qu’après tout avec notre lulu, on était assez libre de faire ce qu’on voulait, quand on le voulait, et pour le coup de s’adapter aux conditions météorologiques du moment. J’ai réalisé à quel point cette prétendue « indépendance » à laquelle je m’étais tant attachée en Belgique comme une moule s’attacherait à son rocher, n’était rien par rapport à celle que j’allais pouvoir avoir ici, quel sentiment de plénitude de n’avoir aucune restriction, aucune obligation et de juste se laisser porter par le trajet à travers des routes sinueuses et paumées, avec quelques bons sons pour agrémenter le temps qui passait au fur et à mesure de la journée.
Nous sommes donc arrivé mardi fin de journée près de Waitomo. Nous avions réservé pour le jeudi matin une exploration « style » rafting dans les grottes de Waitomo, activité que l’on attendait tant car apparemment très renommée comme expérience dont on ne peut véritablement pas être déçu. La journée précédant celle-ci, nous avons donc exploré quelques endroits moins connus de la région à travers cascades, tunnels, caves et sentiers en tout genre. Après quelques nuits, nous avions compris que la meilleure option pour trouver où poser notre maison pour la nuit était en fait de demander aux gens de la région si cela dérangeait qu’on reste là, parfois à l’entrée de leur propriété, pour la nuit. Nous n’avons encaissé aucun refus jusqu’ici. Ce pays me fait parfois/souvent sortir de ma méfiance naturelle envers certaines situations qui pourraient paraitre anormales en temps réel car la population reste tout de même plus accueillante que chez nous à tel point que vous auriez presque l’impression d’avoir intégré un monde parallèle des bisounours, inexistant ou que de façon très illusoire dans notre chère Europe. Loin de moi l’idée de dénigrer notre région du monde, mais parfois j’arrive même à culpabiliser en me disant qu’auparavant dans des dizaines de situations, j’aurais pu me diriger vers des personnes qui ne faisaient pas partis de mon réseau social dans lequel je me plaisais tant. Ca secoue un peu, par moment. Ca remet les idées en place, ca me force à me détacher de toute préjugé ou idées préconçues pour aller simplement vers des personnes que je n’aurais probablement pas aborder de prime abord. Après il faut dire aussi que cela semble plus naturel et logique lorsque l’on se rend compte qu’on est parti tout seule à des milliers de km de chez soi. Se foutre un bon coup de pied au cul permet de se rendre compte que voyager tout seul n’induit en aucun cas la solitude, voire même que du contraire.
Bon revenons à notre roadtrip. J’oublie parfois que plutôt que de déblatarer mes états d’âme pseudo philosophiques sur la vision du voyage, il serait préférable de maintenir ces dizaines de pensées dans mon esprit déjà si bien agité Nous sommes donc partis dans les grottes de Waitomo, avec un petit groupe constitué de six personnes (dont nous deux) et de Tom notre guide. Après une descente en rappel dans le gouffre menant aux grottes (haaa que j’étais contente de dévaler ce rappel comme un poisson dans l’eau) nous nous sommes enfoncés dans les grottes, l’eau jusqu’aux pieds, dans un noir absolu. Près de trois cent grottes constituent en réalité cet environnement naturel réputé et nous n’en parcourions qu’une toute parcelle de l’une d’entre elles ! Quelques dizaines de mètres plus loin, toutes nos lampes torches éteintes, nous avions donc droit au spectacle époustouflant de ces grottes recouvertes de centaines de milliers de lucioles au dessus de nos têtes. C’est un peu comme un ciel étoilé, mais avec beaucoup beaucoup d’étoiles, et juste deux mètres au dessus de nos têtes. C’était une vision féérique que j’espère ne jamais pouvoir oublier. Près de trois heures plus tard, avec quelques passages dans des tunnels très étroits creusés par la roche (heeeu monsieur tu sais que j’ai pas vraiment une taille de mannequin en fait je t’explique j’ai comme l’impression que je vais restée coincée en plein milieu comme Pumba il reste coincé dans son tronc d’arbre dans le Roi Lion) et quelques bonnes sensations plus tard sur nos bouées noires qui nous permettaient de se laisser avancer en « flottant » sur l’eau, il était temps de remonter à la surface et de retrouver la lumière. Nous avons « grimpé » un mur assez facile mais très glissant pour la remontée (personnellement la sensation des bottes à mes pieds me changeait pas mal des chaussons habituels portés en escalade, ce qui me donnait l’impression que j’avais l’air d’une vraie empotée). Une fois revenus en terres connues, on a du mal à imaginer que sous ces centaines des collines et donc sous nos pieds, se cachent tant de grottes. Superbe activité donc. Bon me suis ébouillantée le bras et la bas du dos avec la douche offerte à la fin, mais faut dire que ce m’a rappelé à quel point même très loin de chez moi, il m’arriverait toujours les mêmes conneries. Ca m’a fait un peu sourire.
On a repris la route pour se diriger vers Hamilton, la plus belle ville de Nouvelle Zélande. FAUX, ne retenez pas ce nom, c’est sans doute une des villes les moins intéressantes du pays et les guides ne s’en cachent d’ailleurs pas du tout. Bon au final c’était pas si horrible par rapport à ce qu’on nous avait annoncé. En réalité, on pourrait donc se demander pourquoi on a eu l’incroyable idée de s’y rendre. Quelques jours plus tot, avant de partir en van, on avait rencontré un gars qui y faisait ses études et qui nous avaient proposés d’y passer si jamais ça nous tentait. Moi je me voyais déjà en mode « Louvain la neuve tu ne dooors jamais la nuit , etc ». Raté, ne jamais s’imaginer ce que le voyage va vous réserver, faute de tomber sur un campus étudiant, on s’est retrouvé dans une école d’aviation où séjournaient pas mal de français et d’autres étudiants. Pour le coup, on s’est senti un peu con à l’arrivée avec notre van tout cabossé, en mode RAF, j’avais un peu l’impression de faire tâche dans le décors. Chance pour moi, les français étaient moins prétentieux que l’idée que je m’en faisait auparavant (ne soyez pas vexés). Bonjour les stéréotypes je sais:D Mais inversement, j’ai pu tenter des démontrer que les belges ne sortent pas « ouai une fois » à la fin de chaque phrase et qu’il nous arrive d’être pas trop stupide dans la réalité. Bon sans rire, cette soirée était sympa et j’en ai plus appris sur l’aviation en un apéro qu’en 23 ans de ma vie.
Le lendemain, après un réveil pour le moins difficile, nous avons donc tenté de nous remettre d’aplomb pour décoller de là bas et reprendre notre route.
Direction Rotorua ! Dans la région du centre de l’ile Nord, la plus connue en matière touristique. On est donc arrivé, après une journée surproductive de voyage dans cette ville. Nous avons fait le tour du lac de Rotorua, avons visité une nouvelle cascade. Nous nous sommes posés au cours des des deux jours passés dans cet espace, aux bords de quelques lacs magnifiques avec une vue plutot relaxante à chaque fois. On a visité plusieurs lieux assez connus pour ses phénomènes géologiques surprenants, ses geysers (dont le plus grand jaillissant jusqu’à trente mètre de haute, le réputé Te Pohutu), et décors volcaniques qui font penser à une vision lunaire, un peu post apocalyptique du monde. Très belles découvertes donc autant en paysages qu’en rencontres, car notre route a eu l’occasion de croiser celle de la maison d’Andy, un anglais qui nous a accueilli pour la deuxième nuit. Quelques bières partagées, un bon diner avec de la viande (je ne me souvenais même pas la dernière fois que j’en avais mangé) et des frittes au fromage et bacon ( je ne savais pas non plus que ca existait avant ce soir là). La multitude des paysages que nous avons pu admirer sur le chemin rend la chose difficilement explicable en détails mais autant vous dire qu’on en a pris plein la vue !
Actuellement, nous sommes descendus encore plus au Sud, vers le Lac Taupo. Nous avons fait arrêt à Wai-O-Tapu ce matin, site abritant plusieurs lacs aux couleurs fluorescentes et dont se dégagait une fumée qui faisait penser qu’effectivement il ne valait mieux pas tenter de mettre le bout de votre pied dans une eau réellement bouillonnante. C’était trop chouette. Jamais auparavant je n’aurais pu imaginer voir de si près ce genre de décors si différents et si incroyablement surprenants juste naturellement. Ca vous fait oublier la banalité des petits villes locales qui ressemblent souvent plus à des endroits désaffectés, où à des constructions préfabriquées en carton. La suite de notre route nous réserve encore de belles découvertes. Nous nous dirigeons demain de plus près vers le Lac Taupo et le pic enneigé que j’ai pu apercevoir de loin aujourd’hui me laisse penser que ça va encore nous scotcher tout ça ! Le Tongariro National Park me démange déjà également, une des plus belles randonnées de Nouvelle Zélande d’après ce que tout le monde en dit (va falloir s’accrocher parait que c’est pas de la randonnée de tapette!) Déjà une semaine de passée dans notre lulu, et encore deux devant nous, l’aventure continue et je ferais de mon mieux pour que vous puissiez continuer à me suivre d’ici là !
Comme d’hab, intégralité des photos dans ma Gallerie Flickr !
Bisous, coeur, coeur et chocolat.