Mea culpa, cela fait un petit temps que je ne vous ai pas écrit !
Tout d’abord, un grand merci aux participants du dernier article de mon blog, cela m’a vraiment fait très très plaisir, vous me manquez les coupains !
Quelques semaines sont passées depuis mon dernier article, mais celui-ci vient tout droit maintenant de la ville de Wanaka où je suis actuellement depuis presque deux semaines maintenant
Faisons marche arrière d’abord et revenons là où nous nous étions arrêtés !
Remise en contexte : Backpacker de Franz Joseph ; avec le temps, je m’étais peu à peu infiltrée dans la troupe d’allemandes impénétrable mais la tâche ne fut point facile et bien que les filles étaient au final assez gentilles, elle maintenait leur cercle assez fermé. J’entamais donc mon séjour de deux semaines dans cette auberge de jeunesse où je travaillais le matin en échange du logement. Rien de très compliqué et logement plutôt confortable. Malheureusement pour moi, une longue période incessante de pluie s’abattait sur cette étape de mon voyage. Chaque matin, il pleuvait un peu plus, rendant toute activité plus compliquée que prévue. Etant donné que la ville se résumait à deux rues, 5-6 opérateurs touristiques de tour en hélico sur les glaciers, plus d’hôtels que de maisons, un mini super marché et quelques bars, vous imaginez bien à quel point je commençais doucement à avoir plus que sérieusement la bougeotte ! Quelle frustration de se sentir coincée dans cette vallée de la rainforest (haaa, c’est peut-être pour ça qu’il pleuvait tout le temps en fait) etde se savoir entourée de glaciers et de monts magnifiques sans rien en voir.
Je ne regrette rien de cette phase du voyage mais cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas vraiment retrouvée « seule » face à moi-même, avec vraiment vraiment beaucoup de temps pour penser. Je peux vous dire que c’était assez animé la haut dans mon cerveau !
Au fur et à mesure des jours, j’avais un peu l’impression de faire partie du décors, telle une plante verte intégrée dans le paysage Autant vous dire que le rôle ne me convenait pas vraiment et c’est donc après quelques bons coups de pied au cul, que je me dirigeais chaque jour vers de nouveaux voyageurs en transit dans l’auberge afin d’éteindre mon terrain de sociabilité. La difficulté fut souvent que dès que je rencontrais quelqu’un avec qui j’accrochais, il était la plupart du temps parti le lendemain, ce qui m’empêchait donc de créer quelconque lien. Mais la diversité des rencontres fut enrichissante, je le vois avec le recul. Une soirée, j’ai parlé avec un quarantenaire allemand qui après 20 ans en tant qu’employé de banque avait décidé de tout claquer pour voyager. Son récit m’a fait rêver. Haa, ce genre de récit qu’on n’a l’impression d’entendre que dans les films. Il suffit parfois d’ouvrir les yeux bien grands pour se rendre compte que tant de choses que l’on croit inconcevables existent bel et bien dans notre réalité !
Au premier rayon de soleil que j’aperçus le 5ème matin, me suis enfouie de la ville pour aller faire la rando qui menait au glacier de Franz Joseph. La vallée que je traversais était plutôt très belle j’apercevais enfin ce qui m’entourait sans que je le sache depuis quelques jours. Une fois arrivée au pied du glacier, avec l’interdiction d’aller plus loin, me suis arrêtée une bonne demi heure pour le regarder. Je ne sais pas si j’étais stupéfaite par la beauté de l’environnement ou perplexe devant l’allure que ce glacier avait. Entre « je suis impressionnant » et « mais je sais j’ai pris un sacré coup, je suis entrain de dépérir au fil des années ». On voyait que la fonte l’avait sérieusement endommagé et cela se faisait bien plus rapidement qu’on ne pouvait l’imaginer.
Quelques jours plus tard, je me suis lancée vers Fox Glacier 30km plus bas, après une bonne heure de stop pour faire quelques randos autour de celui-ci et du Lac Matheson. La météo me rattrapa ce pendant assez vite et me suis retrouvée à rentrer à pied sous une bonne drache à laquelle je n’accordais même plus aucune attention.
Au final comme à chaque fois, le temps est passé plus vite que je ne le pensais et je m’étais presque attachée à cet endroit isolé de tout bien que j’étais, on ne va pas se mentir, contente de remettre mon sac sur le dos. Le dernier soir, on a été un boire quelques verres avec les membres de l’équipe et me suis arrangée avec Monica (une des allemandes) pour faire le trajet du lendemain ensemble en stop. Ravie d’avoir trouver un compagnon de route pour me rendre jusque Wanaka, nous quittions donc cette petite ville pour descendre et quitter la West coast. Le début de journée ne fut pas très productif. Je ne sais pas si c’était juste la malchance ou la tête de Monica attristée par le fait qu’elle a du quitté son copain de Franz Joseph qui faisait qu’on n’avançait pas du tout, mais en tout cas on stagnait sérieusement. Bon, puis pour garder la motivation, y a mieux qu’une fille pleure dans vos bras pendant deux heures. Après avoir par je ne sais pas quel miracle réussie à la consoler, nous continuions sans rien lâcher à tenter d’avancer de quelques km. Un couple d’australiens en vacances finit par nous prendre pour la première demi-heure et après encore quelques longs moments d’attente et de désespoir, ça y était nous avions trouvé nos sauveurs de la journée !
Pour le coup, on aurait pu plus mal tombé, deux voyageurs argentins plus ou moins de notre âge, au bord de leur van à l’allure un peu loufoque, se sont arrêtés et nous ont droppé jusque Wanaka, quelques 3h de route plus loin tout de même. Haaaa ben là Monica, il est revenu le sourire hein;) Etonnement, il leur a fallu plus ou moins 25x fois moins de temps que moi pour la remettre d’humeur. Après-midi de partage et de discussions de voyage pour ne pas changer, nous découvrions peu à peu une route magnifique. La vue du Lac Haewa était grandiose. Arrivée à Wanaka après une journée épuisante, j’y rejoignais Lilou, mon ancienne travelmate.
J’y suis maintenant depuis un petit temps et nous vaguons de camping en camping selon les meilleurs opportunités. Bien que je sois réellement de retour à la civilisation, notre niveau de vie en a sacrément pris un coup. Les nuits dans une tente de moins de 2m2 sans matelas sont, disons, assez mouvementées mais nous nous accommodons peu à peu du manque de confort, sans trop de difficulté. Nous avons retrouvé un couple d’amis à Lilou, Juliette & Pierre qui voyagent en van en Nouvelle-Zélande pour un an. Les quelques nuits avec eux au bord de la rivière du camping d’Albert town ont été assez divertissantes. Entre un Noël où nous nous offrions à la lampe torche nos cadeaux emballés dans du papier journal et une soirée de pêche qui nous a donné du fil à retordre, on a vécu quelques chouettes moments. Je vous épargnerais les détails du récit de la soirée à la truite/saumon où nos 4 cerveaux furent plus que nécessaires pour déterminer la façon dont tuer/cuisiner la prise de la journée, on avait l’air malgré tout un peu con à ne pas savoir quoi faire avec ce pauvre poisson, n’ayant en réalité pas imaginé un seul instant qu’on pouvait vraiment attraper quelque chose.
Nous avons passé aussi un peu de temps avec Ali, une américaine avec qui Lilou avait voyagé quelques jours et Willa, américaine également et ancienne partenaire de woofing de la côté Ouest. Amusant de recroiser quelques têtes « connues » sur la route.
Je travaille pour l’instant pour un petit hôtel et nettoie des villas de Wanaka avant de penser à rebouger en roadtrip d’ici le 8 janvier. Les fins d’après-midi sont plutôt reposantes, bronzette et apéro au bord du lac de Wanaka sous un soleil d’été plus qu’attendu. Bien que je n’ai pas trop eu le temps pour l’instant, j’ai quand même eu l’occasion de faire une rando sur le mont Iron qui offre une vue plus lointaine du paysage de la région avec une alternance de lacs et de montagnes au pic encore enneigés splendide ! Nous découvrons ici un environnement naturel que nous n’avions pas rencontré sur l’Ile Nord. La diversité et la richesse des vues qui s’offrent à nous font beaucoup de bien. Cela donne sacrément envie de prendre de la hauteur pour en admirer d’avantage.
Nous retrouvons une vie un peu plus « normale » ici mais il est bon par moment de retomber les pieds sur terre et de revenir à une certaine réalité. Les dernières semaines ont été vraiment différentes des précédentes et je suis passée par quelques moments qui m’ont sacrément fait réaliser que la vie de backpacker n’est pas faite que de bisounours et d’arc-en-ciels et qu’il faut parfois faire face à certaines contraintes qu’on aurait tendance à sous-estimer. Heureusement pour nous, l’ouverture d’esprit et la chaleur des kiwis nous maintiennent dans notre détermination et excitation du voyage en nous rappelant qu’ici, tout est vraiment différent. On a passé une soirée il y a quelques jours à partager l’apéro avec un groupe d’amis adultes locaux un peu par hasard, juste en s’essayant pour boire un verre en terrasse. Je suis toujours aussi surprise de l’intérêt que cette population peut porter aux voyageurs du monde. Tellement avenants et chaleureux, ça en est presque parfois déboussolant !
Anniversaire et nouvel an passés au calme sous tente, alors que la fréquentation touristique bat son plein à Wanaka, nous tentons de nous éloigner d’avantage de cette foule ingérable d’été. Après-midi barbecue sur la plage au programme, encore quelques jours de boulot en perspective et nous prendrons la route à 4 avec Lilou, Ju & Pierre pour entamer un roadtrip dans la partie Sud de l’Ile !
Avec un peu de retard, Joyeux Noël et Bonne année à tous, j’espère que notre Belgique adorée se porte bien et vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures sur la route !
Bonne année Jo ! J’ai pris un peu de temps pour retrouver le fil de ton histoire, mais merci encore et encore de partager ton expérience. Gros bisous ?