Ça y est, je suis à présent de retour sur la route, plus que jamais depuis une grosse dizaine de jours maintenant et je vous écris depuis un lit, un vrai ! après plus de 3 semaines sans, j’avais presque oublié la sensation de mon dos sur un matelas. Je m’efforce donc de garder encore un peu les yeux ouverts pour vous narrer mes dernières aventures vécues récemment.
7 Janvier
Dernier jour de travail à Wanaka. Je ne vais pas vous mentir, j’étais assez soulagée d’en finir avec mon ménage quotidien qui commençait sérieusement à me taper sur le système. Je suis remontée en stop jusqu’au camping d’Albert Town pour rejoindre les autres qui avaient déjà terminé depuis quelques heures. Aucune voiture ne s’est arrêté. J’ai donc marché pendant deux heures et étrangement cela ne m’a pas trop dérangé. J’avais besoin de me vider un peu l’esprit. Nous avons passé une vraiment chouette soirée par après. Apéritif avec Maora et Flo les suisses et Nichole une américaine. Chouette moment de partage et délivrance pour fêter la fin de notre période de dure labeur. Nous parlons avec Juliette, Pierre et Lilou de nos envies pour la suite et fixons notre premier objectif au lendemain matin, tôt, très tôt, trop tôt.
Cela faisait un petit temps que la réputée randonnée du Roy’s Peak nous démangeait. Montée de plus ou moins 3h pour atteindre le sommet. D’autres voyageurs nous avaient conseillé de la faire de nuit afin d’y être pour le lever du soleil. Nous nous sommes donc motivés pour un premier réveil de liberté à 2h du matin. Lorsque je sortis ma tête de la tente, c’est un ciel noir et étoilé qui me fit signe qu’il fallait bel et bien que je me lève. Je n’ai décroché quasi aucun mot durant le trajet qui nous menait au parking du départ. Mes yeux étaient ouverts mais rien dans mon cerveau n’était encore connecté. La première demi heure de marche nocturne à la lampe torche fut plus éprouvante que je l’avais imaginé. La pente était assez forte et la montée radicalement fatigante pour nos corps encore engourdis. Peu à peu, j’émergeais au rythme de mes pas qui gravissaient cette montagne. Je pense que l’ascension nous parut plus abordable du fait que nous n’y voyions pas grand chose. Aucune raison de se démotiver à la vue d’une étape finale encore lointaine ou de quelconque obstacle infranchissable, nous nous contentions d’avancer à travers la nuit qui dissimulait les potentiels écueils de notre randonnée. Au fil des heures, je commençais à découvrir le paysage qui s’offrait à nous, plus nous prenions de la hauteur et plus le jour pointait le bout de son nez. Ce spectacle me laissait totalement bouche bée.
Nous sommes arrivés au sommet un peu avant 6h. Le vent et le froid me permettaient à peine de sortir les mains de mes poches. Mais la vue était imprenable, totalement indescriptible. Un sentiment de sérénité habitait tout mon corps totalement anémié. Le lever du jour en altitude fut de ce matin là un des plus beaux que j’avais vécus jusqu’ici.
C’est comme si à cet instant précis, je n’avais besoin de rien de plus et mon regard se perdait dans les horizons lointains qu’il m’était possible d’admirer. Je peux à peine me rappeler ce à quoi je pensais à cet instant précis. C’était comme si quelqu’un avait appuyé sur pause. Après plus d’une demi heure passée au sommet, nous entamions une descente dont mes genoux se souviennent encore. Petit déjeuner en ville pour nous retaper et sieste au camping une partie du reste de la journée.
9 janvier
Dernier jour passé dans les environs de Wanaka. Nous tentions de rejoindre le départ d’une randonnée autour du Rob Roy Glacier. Cependant, après une heure et demi à rouler sur une Gravel Road, un passage enfoui sous l’eau et assez dégradé nous empêcha d’aller plus loin. Nous décidions donc de s’arrêter là et d’improviser à partir de ce point notre propre ballade.
Nous nous enfoncions dans une vallée complètement inhabitée par l’homme et marchions sans apercevoir rien d’autre que l’abondance d’une nature pure et brute. Chacun vaguait à rejoindre son propre chemin le long d’une rivière qui me donnait l’impression d’être dans un épisode de Into the Wild. Cela nous a fait beaucoup de bien d’être un peu loin de l’animation touristique de Wanaka qui nous avait un peu pesé sur les derniers jours de boulot.
Il était alors temps de reprendre notre route vers la première étape importante de notre roadtrip : Queenstown. Nous avons trouvé un spot où rester pour la nuit avec le van et la tente près d’une ferme un peu avant Arrotown. Lumière époustouflante sur le trajet qui nous y a mené ainsi que de là où nous prenions l’apéro.
Le van de Juliette et Pierre était super bien aménagé mais il est vrai que nous avions un tout petit peu sous estimé la capacité que celui-ci nous offrait pour voyager à 4 sur du « long » terme. Chaque entrée et sortie était d’un folklorique absurde. Et chaque matin, Lilou et moi replions notre tente et tentions en vain de faire rentrer à nouveau l’ensemble de nos affaires dans un beau bordel organisé.
Les jours qui suivirent, nous visitions d’abord Arrowton ; ce petit village un peu rustique mais qui avait son charme dont les bâtiments avaient des allures de films Western. Nous rejoignions ensuite Queenstown, que j’ai particulièrement bien aimé. Ville jeune et dynamique au bord du lac dont la renommée en Nouvelle-Zélande n’est plus à faire. Au cours de notre court séjour dans cette région, nous sommes montés jusqu’au haut de la Queenstown Hill sous un soleil tapant qui offrait une vue qui nous faisait un peu penser à Wanaka. Mais quoi qu’il arrive, je vous le promets, on ne se lasse pas de ce genre de spectacle. Et cela persistait à être de plus en plus surprenant lorsque nous prenions la route vers Glenorchy, petit coin de paradis caché à moins de deux heures de Queenstown.
C’est malheureusement à partir de cette étape du voyage qu’une pluie incessante devint notre nouveau compagnon de voyage. Je manque malgré tout de repartir en fou-rire en repensant à nos nuits dans notre bébé tente sous des orages qui donnaient l’impression qu’on allait finir de l’autre côté du lac. C’est le genre de souvenir dont on rigole après coup mais il est certain qu’honnêtement, les conditions météorologiques commençaient à nous épuiser. Les nuits étaient de moins en moins reposantes, la pluie et le froid nous rendaient de plus en plus fébriles. Haaa ben il est beau l’été ici les gars, ça je vous le dis !
Nous avons malgré tout tenté la ballade sur le ponton au milieu des marécages qui annonçait normalement un paysage grandiose que nous nous nous sommes contentés d’imaginer pour le coup. Bon, pas de baisse de morale générale, ce sera mieux à la prochaine étape !
13 Janvier
Nous franchissions les premières limites de la région du Fiordland. J’étais impatiente de pénétrer dans ce nouvel environnement qui s’annonçait assez dingue. Retour des neiges éternelles sur la seule route qui permet de traverser cette région et qui mène à Milford Sound. Le temps ne s’arrangeait pas, il ne faisait même qu’empirer mais je tentais de me convaincre que ça finirait bien par se dégager. Nous nous sommes malgré tout arrêter à plusieurs points de vue conseillés sur cette route qui se frayait un chemin à travers les hauteurs montagnardes.
14 Janvier
Croisière réservée le matin pour aller découvrir ce fameux fiord qu’est Milford Sound. Nous étions peu optimistes quant à l’amélioration des conditions extérieures et donc à l’adéquation de celles-ci avec une croisière mais cela restait quoi qu’il arrive le seul moyen d’atteindre ce lieu privilégié, inaccessible par voie terrestre.
Assez étrangement, ce fut probablement l’activité la moins dérangeante qu’il nous ait été donné de faire sous la pluie. Le brouillard rendait les lieux un peu mystiques et collait assez bien avec les formes et les ombres que nous apercevions. Bien que nous étions totalement trempés de la tête au pied, nous sommes restés sur le ponton extérieur du bateau tout au long de la croisière. L’alliance des falaises vertigineuses et l’alternance d’une multitude de cascades enfouies dans des montagnes plus reculées que jamais m’a totalement bluffé. Ce lieu est indescriptible. J’avais l’impression que notre avancée nous menait à la découverte de nouvelles terres du monde.
L’ambiance était vraiment spéciale, troublante mais le décor d’une beauté renversante. Nous voguions entre les dauphins et les otaries et je ne savais plus trop où fixer mon regard tellement l’environnement m’impressionnait. Belle expérience donc. J’imagine cependant bien que cela devait être encore tout autre chose par une journée dégagée et ensoleillée. Mais pour ma part, c’est de cette façon que je m’en souviendrai.
L’après-midi, nous nous sommes motivés pour une randonnée qui menait au lac d’altitude Marian. Je ne sentais même plus la pluie, c’est comme si je m’en étais accommodée. Je me contentais d’aligner un pas devant l’autre sans plus prêter attention à cette drache qui n’en finissait pas. Ce fut un peu moins facile à accepter lorsque nous étions de retour à la tente, plus détrempés que jamais sans avoir aucun moyen de se réchauffer ou de faire sécher quoi que ce soit. Autant vous dire qu’on a même pas testé de cuisiner, et puis de toute façon il ne nous restait plus rien, ça a été bol de céréales pour tout le monde et puis dodo. Haaa le bonheur de dormir en tente.
Depuis, nous sommes redescendus vers Te Anau et le Lac Manapouri. Quelques journées improductives. ON Y VOIT TOUJOURS RIEN et le bruit de la pluie est devenu mon fond sonore permanent. Mais hier, on a testé les maïs au barbecue sur la plage. Ha ben, je vous raconte pas comment c’était bien tiens. Après ces quelques derniers jours assez épuisants, nos rires se mêlent à la nervosité et nous passons un peu par toutes les humeurs possibles et imaginables.
17 janvier
Aujourd’hui, il était déjà temps pour Lilou et moi de quitter Pierre et Juliette. Suite à quelques reprogrammations et analyses des objectifs de chacun sur les destinations à venir et sur le rythme de voyage de chacun, les plans ont quelque peu changé. En effet, Juliette et Pierre sont encore là pour un an et moi maintenant il ne me reste plus que quelques semaines en Nouvelle Zélande. il est donc assez évident que nous n’envisagions pas les choses de la même façon. Nous sommes donc repartis à deux avec Lilou en stop aujourd’hui, comme auparavant, pour rejoindre la ville d’Invercargill tout en bas de l’Ile du Sud. Nous commençons demain une deuxième partie de roadtrip à deux en voiture vers la côte Est. Et en attendant, on fait une pause pour la nuit au chaud dans nos lits.
Et c’est donc ici que je vous laisse pour l’instant car mon esprit est déjà entrain de plonger dans le sommeil.
Merci à tous ceux qui me suivent et à bientôt 🙂