10 décembre 2017
Arrivée à Ho Chi Minh City, ou comment ne pas avoir envie d’aller prendre l’air. Ville surchargée de monde, de scooters et de pollution, il faut prendre son mal en patience rien que pour traverser. Et encore, on finit tout de même par se jeter dans la folle circulation, sinon autant dire que vous n’atteindrez jamais l’autre côté de la route. J’y arrive en soirée et n’y passerai qu’une journée avant de m’enfuir de cette ville insoutenable en suffoquant. Non, je n’ai pas envie de parler de ma non-tolérance aux grandes villes, merci ! Fanny ma soeur, arrive dans quelques jours au Vietnam pour me rejoindre et entre temps, je m’en vais découvrir la région du delta du Mékong au Sud de Ho Chi.
Je m’étais fait une idée assez précise du niveau de vie dans ces pays mais il reste essentiel de bien les distinguer. Le Vietnam n’a clairement rien avoir avec le Cambodge. Je tombe, au début du moins, sur des villes assez modernes mais moches, sans grand intérêt particulier. L’essentiel de la vie régionale s’agitant une nouvelle fois sur l’eau. Mais les quelques marchés flottants typiques d’autre fois ont laissé la place à d’autres grossistes en bateau transportant les marchandises, et l’image que l’on vent de cette région n’est clairement plus représentative de ce qu’elle est aujourd’hui, du moins de mon point de vue. Quelques maisons pilotis survivent timidement, mais ne s’implantent plus du tout dans les villes qui on maintenant bien changé.
Après la chaleur (et je parle de l’ambiance) cambodgienne, le sud vietnamien ne me conquit pas vraiment. Je retrouve le même genre de paysages que j’avais découverts dans les villages flottants auparavant mais en clairement moins intéressants et surtout bien moins accueillants. Les gens me paraissent même froids par moment. Je n’en retire par grand chose, honnêtement. Je passe deux jours dans la région de Ben Tre et deux jours dans la région de Vinh Long près de Cai Be. Et je tourne clairement en rond, creusant dans l’espoir de tomber sur des endroits préservés, mais sans jamais vraiment en trouver. Le paysage des chapeaux pointus m’amuse tout de même et quelques ballades en vélo ou scooter m’offrent quelques beaux paysages mais allons savoir pourquoi le cœur n’y est pas vraiment. Je sens que j’ai un peu de mal aussi à passer d’un pays à l’autre, m’adaptant à chaque fois à de nouveaux contextes, de nouvelles cultures, de nouvelles façons de faire/de bouger/de vivre. Bref, c’était bien le cas de le dire, j’ai un peu de mal à atterrir.
Je reprends tout de même gout à me reperdre dans les forêts de cocotiers mais pour le reste, heureusement que quelques rencontres ont animé mon début de séjour où je finis tout de même par passer de très beaux moments ne vous méprenez pas ! Une allemande un peu folle dingue, des francais et un scotish qui me sauvera bien la mise après ma chute « écrasage d’orteil en glissant sur une marche qui m’a failli faire nager dans le Mékong. »Retour à Ho Chi Min en trainant la pate blessée, je reviens dans cette charmante ville pour accueillir ma soeur Fanny. Nous ne tarderons pas à redégager de là dès le lendemain pour partir vers notre première destination : Mui Né.
Au niveau des transports, il faut dire que la machine tourne plutôt pas mal au Vietnam, le reseau routier n’y est pas trop mal développé et les infrastructures liées au tourisme ne manquent clairement pas.Je reviens à une certaine facilité de déplacement après mon mois au Cambodge. La route passant, je vois enfin les premiers paysages du Vietnam que je parviens à apprécier à sa juste valeur. Après 4-5h route de sleeping bus, ça y est nous y sommes. Station balnéaire sur laquelle les touristes russes ont jeté leur dévolu, Mui Né a clairement plus à offrir qu’il n’en parait au premier abord. La côte est plutôt agréable mais difficile de s’y balader sans y accéder par un restaurant ou un Resort du centre ville touristique. Les vagues sont gigantesques et impressionnantes, ce qui rendit notre premier coucher de soleil pas trop dégueulasse. Le centre touristique n’a pas énormément d’intérêts en soi mais dès que l’on en sort un peu, c’est une autre affaire ! En attendant il y a tout de même du monde.
Nous avions, d’autre part, été mises en garde contre une arnaque locale organisée par la police vietnamienne, si nous avions l’intention de nous rendre aux fameuses White Dunes à 30km, nous nous ferons probablement arrêtés par la police qui prétextera n’importe quel motif pour nous faire payer une amende plutôt salée. La machine a l’air plutôt bien rodée; tous les voyageurs que nous croisons n’ont pu y échapper. On ne se décourage pas et on verra bien demain, c’est pas ça qui va me convaincre à booker un bus de chinois pour une journée organisée (cliché mais vous avez compris l’idée 🙂 )
Le lendemain, nous louons donc tout de même un scooter à la Guesthouse où nous logeons et partons sur les routes à la recherche des paysages insolites de la région. Et effectivement, on ne nous a pas menti, alors que nous apercevons les premières étendues de dunes rouges au loin, c’est dans un endroit bien plus caché que nous nous enfoncerons pour la matinée. Fairy Stream. Et le lieu porte bien son nom. Sans trop comprendre d’où, nous descendons les pieds dans l’eau, et sommes alors au milieu d’un petit canyon aux couleurs rouges/orangés. Ca nous semble sorti un peu de nulle part mais l’environnement est magnifique. La ballade consiste à remonter la rivière jusqu’à atteindre la chute d’eau d’où elle découle. Le décor est assez insolite et si on attendait au préalable pas grand chose de cet endroit, il faut bien admettre que nous avons été pas mal surprises et un peu enchantées par l’atmosphère empreinte d’une légende gnangnan certes, mais féerique.
On poursuit notre route en nous perdant des dunes au sable rouge qui surplombent le Mui Né « local ». Et bien que conduire en scooter dans le sable ne soit pas chose aisée, les rires et la route permettent de profiter de la vue. De la ville touristique, nous arrivons au village de pêcheurs qui n’a pas perdu grand chose de son charme.
La côte abrite plusieurs centaines de « basket boats », bateaux traditionnels vietnamiens de la région. Nous traversons donc le village pour partir vers les fameuses dunes blanches dont tout le monde parle. Si le scooter ne nous avait pas inspiré que de bonnes choses depuis le début de la journée (comme les 3/4 du temps où je conduis un scooter en Asie d’ailleurs), cela devint inopinément évident lorsque soudain, à quelques kilomètres de notre destination, c’est la paaaanne. On se disait bien que nous avions été trop chanceuses à éviter le barrage de flics (le gars de notre Guesthouse nous avait généreusement encourager à passer sur l’heure de midi quand ils étaient en pause déjeuner histoire d’esquiver l’affaire, parce que oui quand c’est la pause, ben c’est la pause quoi !)
Un petit mec vietnamien qui était en contrebas sur le trottoir d’en face, vint, par chance, nous porter secours. Difficile d’échanger quoi que ce soit mais sans trop comprendre ce qui se passe, Fanny monte à l’arrière de sa moto et le gars me pousse, moi toujours sur le scooter pendant plusieurs centaines de mètres. Nous sommes clairement au milieu de nulle part mais malgré les allées et venues inexpliquées de plusieurs locaux qui tentent de régler l’affaire, rien ne redémarre (et pour être franches, nous n’étions pas hyper enthousiastes à l’idée de remonter dessus non plus). On attend mais on sent que notre nouveau copain a les choses en main, je finis par lui donner le numéro de notre Guesthouse et il arrangera, très généreusement le reste. Hormis une grosse heure d’attente, n’avons pas perdu grand chose et pour le coup on a rencontré un vrai sympa. Deux autres vietnamiens finiront par nous amener un autre scooter et repartirons je ne sais pas comment avec notre poubelle ambulante.
Nous voila donc repartis vers ces fameuses dunes (c’était un peu le parcours du combattant cette expédition). Mais pas de regret, l’endroit est absolument unique. Comme si on avait planté ce décors au milieu d’un environnement qui n’est clairement pas du désertique. C’est d’ailleurs le seul endroit au Vietnam où nous verrons de telles dunes. Ce qui rend la chose encore plus exceptionnelle. On s’autorise un petit tour en Quad dans cette immensité de dunes de sables vallonnées, ce qui nous procure fous rire nerveux et une bonne dose d’adrénaline ! Le trajet en valait la peine, c’est une certitude (et pourtant nous n’étions pas encore au bout de nos mésaventures).
Sur notre chemin retour, alors que nous pensions être au bout de nos peines, nous avons finalement droit au fameux arrêt policier. Ils ont pas l’air bien méchants, mais c’est sûr ils sont bien là pour t’entuber. Tout est très organisé, alors que les précédents touristes sont encore assis à la petite table en plastique sur le bord de la route, à payer leur amende basée sur je ne sais quel délit, un premier policier nous tape la discut. Haa mais Madame, il vous manque un cachet sur votre permis international, blabla. Sauf que comme on était au courant de l’embrouille, on le laisse déblatérer son discours tout fait sans trop d’inquiétude. On va garder le scooter pendant une semaine blabla, où vous devez payer autant, mais oui bien sûr. Et c’est avec une nonchalance non dissimulée, que nous entamons les prétendues négociations avec le deuxième policier. Parce que oui, même tes amendes, tu les négocies. On lui fera gentiment croire que de toute façon on a quasi pas de liquide sur nous (en ayant planqué la quasi totalité dans le fond du sac). Quitte à prendre les gens pour des cons, autant jouer le jeu de deux côtés à l’amicale 🙂 Tout ça sans énervement quelconque évidemment, tentez de faire votre petit européen agacé et c’est certain vous douillerez deux fois plus ! Résultat, on a toujours pas compris pourquoi, mais les deux flics nous laissent partir sans payer un centime, la veine, nous sommes plutôt fières de notre coup de poker. Premier petit goût de corruption asiatique, jusqu’ici, je n’y avais pas encore eu droit. On y rigole après coup, mais dans le fond, tu repenses quand même deux fois au système imposé face auquel, nous, oetits touristes, sommes totalement impuissants.
Mui Né, c’était donc, une belle dose de papotages, cocktails et retrouvailles, de découvertes fariente et de mésaventures en tout genre, on a plutôt apprécié pour démarrer notre voyage entre sisters ! Nous voila repartis pour un bus de nuit jusqu’à notre prochaine étape : Hoi An. Hoi An. Hoi An. Rien que d’y penser, j’en ai à nouveau le sourire aux lèvres.
Difficile de résister au charme de cette ville vietnamienne de la côte centrale, qui se distingue énormément de toutes ses voisines. Connue pour sa vieille ville bien préservée et traversée par des canaux, elle offre aux voyageurs une sacré palette de plaisirs différents ; shopping artisanal qui va du cuir à l’argent, plaisir culinaire typique. Nombreuses visites de bâtiments historiques aussi dont l’architecture tire son origine dans des différentes époques, mêlant des styles assez variés ; boutiques et temples chinois en bois, bâtiments coloniaux français colorés, maisons-tubes vietnamiennes richement décorées et l’emblématique pont couvert japonais avec sa pagode.
Rien n’est à jeter à Hoi An. Malgré la fatigue liée à nos 16h de bus et la météo peu clémente, nous en tombons amoureuses dès notre arrivée. On y passe notre première journée à errer dans les ruelles du vieux quartier, s’arrêtant à gauche à droite, pour visiter quelques sites historiques et faire un peu de shopping. On s’y verrait bien flâner un bon bout de temps. Si de jour, Hoi An nous avait déjà offert notre dose de bonheur quotidien, l’illumination par des centaines de lanternes colorées rendent, de nuit, la ville, totalement magique. On ne se lasse pas de l’animation nocturne de la ville, buvant de cocktails d’une rive à l’autre.
Pluie toujours battante, nous parvenons tout de même à partir à vélos le lendemain pour aller explorer les environs. On se prête au jeu du tour dans le fameux basket boat local, au lancer de filet de pêche depuis la barque, aux chansons traditionnelles chantées en boucle par les rameuses et à l’observation de la confection de bijoux en bambous.
On déviera jusqu’au petit village organique de la région où est cultivé presque l’ensemble des légumes et herbes en tout genre, village qui fournit en bonne majorité une grande partie de la région. On comprend d’où viennent toutes ces saveurs et ces parfums. Faut dire qu’on était bouillante tester toutes les spécialités locales et qu’on a donc passé un bon trois jours à goûter tout ce qui était possible et imaginable. Niveau gastronomie, je ne cache pas que le Vietnam a fait un bien fou ! Parce que bon le riz sauté « basique » et les nouilles, ça va un moment, mais j’ai pas comme vocation d’en faire ma nouvelle alimentation.
Belle balade à vélo donc, entre l’arrêt avec papy dans son champ et la visite d’une autre île de la région, nous parvenons à passer entre les mailles du filet météorologique pour profiter un maximum de ce lieu qui nous a vraiment marqué. Comme d’une atmosphère dont on s’imprègne avec un lâcher prise déboussolant. Un lieu spécial, presque indescriptible, un lieu qu’il faut vivre pour comprendre. Ca m’a un peu réconcilié (temporairement du moins) avec les villes asiatiques avec lesquelles je n’accroche jamais trop. Avec Fanny, nous avons donc passé de superbes soirées à siroter face au spectacle flottant lumineux de Hoi An, et croyez moi, on a pas eu besoin de beaucoup plus pour prendre son pied ! #durdurlaviedevoyageur
Vietnam toujours plus varié,c’est vers de nouvelles destinations encore bien plus différentes que nous nous redirigerons. Je n’avais clairement pas soupconné une telle richesse dans la diversité des paysages du pays des chapeaux pointus.
Je tente de vous ramener à l’ordre du jour avec la suite de notre périple au Vietnam dans la foulée, en espérant vous en avoir déjà partagé assez pour vous donner envie de continuer !
PS: pour le chargement des photos sur ma gallerie Flickr, c’est pas encore ça, je peine déjà à en charger quelques unes pour illustrer votre lecture, alors soyez indulgents 🙂